L'expertise fissure

Vendredi 17 Juin 2016

Les fissures constituent le type de désordre le plus répandu et le plus varié par ses manifestations, sa morphologie et ses conséquences. Ce type de désordre est très « sinistrant » puisque cette manifestation, tant en fissures « sèches » (c’est-à-dire sans pénétration d’eau) qu’en fissures avec infiltrations, représente à elle seule plus d’un sinistre sur deux.

CAUSES GÉNÉRALES À L’ORIGINE DES FISSURES

Si l’on s’en rapporte aux causes, et en partant du principe qu’une fissure correspond à la rupture (partielle ou complète) d’un matériau sous l’effet de sollicitations « ultimes », on peut considérer que la cause essentielle d’une fissure est une variation d’origine mécanique (déformation excessive), thermique (variation ou gradient de température) ou d’origine thermo-hygrométrique (variation du couple température-humidité.

QUELQUES DÉFINITIONS

  • FAÏENÇAGE
    Réseau en mailles d'ouvertures superficielles de très faible largeur, inférieures à 0,2 mm. Il ne concerne que la couche superficielle d’un enduit de façade par exemple.
  • MICROFISSURE
    Ouverture linéaire dont la largeur est inférieure à 0,2 mm. Elle concerne généralement toute l'épaisseur de l'enduit et parfois, tout ou partie du support (maçonnerie, béton, brique) sur lequel les enduits sont appliqués.
  • FISSURE
    Ouverture linéaire, au tracé plus ou moins régulier, dont la largeur est comprise entre 0,2  et 2 mm. Les fissures concernent toute l'épaisseur des enduits à base de liants hydrauliques et, parfois, tout ou partie de l'épaisseur des éléments de béton ou de maçonneries sur lesquels ces enduits sont appliqués. On distingue deux types de fissures en fonction de leur emplacement : les fissures localisées aux points singuliers de la paroi (acrotères, chaînage, jonctions avec dalles, etc.) et les fissures réparties sur la façade.
  • LÉZARDE OU CREVASSE
    Ouverture concernant toute l'épaisseur de la maçonnerie et dont la largeur dépasse 2 mm.

QUELQUES EXEMPLES

1) Microfissurations de retrait (en mailles larges) des enduits ou bétons.

Elles sont dues soit à un excès d'eau de gâchage, soit à un mauvais dosage de l'enduit ou à une épaisseur trop importante de celui-ci, ou encore à une mauvaise adhérence.

2) Microfissures ou fissures horizontales ou verticales.

Elles sont généralement dues à des maçonneries composées de matériaux divers, ayant chacun un comportement hygrothermique différent.

3) Fissures en général obliques ou verticales partant des angles des baies (fissures en moustache).

Elles sont dues à la dilatation des appuis de baie ou aux résistances plus faibles de la maçonnerie aux angles d'ouverture.

4) Fissures verticales situées aux angles de la construction.

Elles sont dues au défaut de chaînage vertical.

5) Microfissures des joints de maçonnerie.

Elles sont dues soit à l'utilisation de blocs non stabilisés, soit au montage défectueux de la maçonnerie (joints trop larges ou mal dosés, ou délais trop courts entre le montage et l'application des enduits).

6) Fissures (voire lézardes) obliques dans les parois béton ou de maçonnerie.

Elles sont dues à une instabilité de terrain ou de l'assise de la construction entraînant des mouvements importants de la structure.

7) Fissures verticales à la jonction de deux bâtiments contigus et indépendants (agrandissement...).

Elles sont dues à l'absence de joint de dilatation.

8) Fissures horizontales situés soit au droit du plancher, soit au 1er ou au 2e rang d'éléments de maçonnerie en dessous du plancher.

Elles sont également dues à une déformation ou à une rotation du plancher sur le chaînage périphérique.

9) Faiençage superficiel (en petites mailles) de la couche superficielle de l'enduit.

Il est dû à un excès de talochage ou à un séchage de la surface trop rapide.

JB